Samedi 23 avril 2022, PAP-RDC et l’UOS (Université officielle de Semuliki), ont organisé une conférence débat en faveur des différentes couches de la population de Beni et environs. Des exposés retenus ont porté sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC et son impact sur le droit à l’alimentation.
C’est la salle de réunion de l’hôtel Vihumu de Beni qui a servi de cadre pour cette conférence. Orateur principal : Maître Guerschom Dramani, chercheur en droit agricole et ministre provincial de l’agriculture, pèche et élevage de l’Ituri.
Ces activités s’inscrivent, d’une part, dans une des missions de PAP-RDC qui consiste à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. D’autre part, elles font partie des objectifs de l’enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique qui consiste à mettre les connaissances au service de développement de la société.
Dans son exposé, Me Guerschom Dramani a estimé à plus de 27 millions le nombre des personnes souffrant de l’insécurité alimentaire aigüe en RDC, soit une personne sur trois. « Ce degré ne nécessite pas seulement une intervention d’urgence et une politique agricole soutenue par un budget conséquent mais aussi il faut des recherches scientifiques susceptibles d’améliorer la sécurité alimentaire et la gouvernance publique », a insisté Me Guershom.
Un grenier devenu bastion
Il a aussi interpelé l’auditoire sur la montée depuis un certain temps des prix des produits agropastoraux et surtout des produits vivriers et maraichers. Ceci suite à l’insécurité récurrente, des conflits divers, crises sanitaires, changement climatique, l’accès limité aux semences. Il regrette que l’Est de la RDC qui jadis était réputé « grenier agricole de la République », ne l’est plus aujourd’hui. « Cette partie du pays était en mesure de nourrir la population congolaise dans son ensemble et de dégager un excédent pour l’exportation et même pour des stocks stratégiques alimentaires », renchérit le conférencier.
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Pour sa part, Ir Kabuyene Kakundane Joël, enseignant en faculté d’agronomie à l’UOS indique que près d’1,8 milliard de personnes vivent de l’exploitation agricole familiale. « Ces petites exploitations produisent près de la moitié des denrées alimentaires consommées dans le monde », précise-t-il. Ce qui fait de l’agriculture familiale la meilleure garante de la sécurité alimentaire locale.
Même son de cloche pour Bassara Dhena Gabriel, président du conseil d’administration de PAP-RDC. Il a exhorté les participants à mettre en pratique les acquis de la conférence surtout dans la promotion de l’agriculture familiale qui peut impulser le secteur agricole et le système alimentaire. « Le système alimentaire par l’élevage des volailles, cobayes, lapins… aider les jeunes à ne pas adhérer dans des groupes armés, à faire du banditisme, d’éviter l’alcoolisme… Ces activités peuvent les aider à devenir des acteurs de la paix et de la cohésion sociale », conseille-t-il dans son mot de remerciement aux participants à cette activité. Il a ainsi demandé aux étudiants des différentes facultés et filières de visiter les différents projets agropastoraux pour un échange d’expérience.
Angisobange Anzaboa Janvier